L’Agence britannique pour l’environnement (Environment Agency, EA) demande aux opérateurs d’usines de valorisation énergétique des déchets de déclarer les émissions figurant dans l’inventaire des émissions polluantes. Elles englobent désormais les sources de CO₂ biogénique.
L’EA souhaite améliorer la qualité des données sur les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur.
En janvier 2021, l’Agence britannique pour l’environnement (EA) a demandé à toutes les usines de valorisation énergétique des déchets qui brûlent des déchets municipaux solides (DMS) d’étalonner leurs systèmes de surveillance continue des émissions de CO2,
et de N2O ainsi que leurs débitmètres. Cette demande devait être satisfaite sur la base du volontariat tant qu’elle ne serait pas devenue obligatoire.
Pour certains opérateurs, cela signifiait ajouter ces gaz au cahier des charges de reporting de la norme EN14181 et passer à des sondes de débit certifiées MCERTS.
Le combustible mixte tel qu’utilisé, par exemple, dans les usines de combustible dérivé de déchets (CDD) ou d’incinération des déchets municipaux (IDM) est constitué d’un mélange de carbone biogénique et fossile. Le carbone biogénique est inclus dans les matières combustibles récentes comme le bois, les aliments, les végétaux, le papier, etc., et le CO2 qu’il contient fait partie du cycle naturel.
Le carbone fossile est contenu dans les matières combustibles vieilles de plusieurs millions d’années, comme le charbon, le pétrole et les produits qui en sont dérivés, tel le plastique. Ces différentes matières peuvent être identifiées par un marqueur des atomes de carbone, car la matière fossile est constituée de carbone 12 et la matière biogénique de carbone 14.
Lorsque le combustible est brûlé, des émissions de carbone sont rejetées dans l’atmosphère. Le CO2 biogénique est donc défini comme neutre en CO2, car le CO2 qui est libéré lors du processus de combustion appartenait encore au matériau peu de temps avant la combustion. Seule la part fossile du CO2 émis est définie comme une source de GES. En déterminant la part de carbone 14 dans les gaz de combustion, il est possible de déterminer la part biogénique du combustible.
En 2022, l’EA ajoute un élément à l’inventaire des émissions polluantes. Elle souhaite que toutes les usines de valorisation énergétique des DMS déclarent le CO2 provenant de sources biogéniques.
Outre le CO2 et le N2O, l’EA souhaite désormais promouvoir une méthode standard pour déclarer les émissions de CO2 biogénique dans l’inventaire des émissions polluantes. La procédure standard améliorera la qualité des données fournies, ce qui permettra de déterminer leur niveau de précision.
Pour calculer la part de CO2 biogénique, il existe plusieurs méthodes. Certaines sont basées sur des jugements et des estimations.
En utilisant le ratio obtenu à partir de la méthode d’échantillonnage continu du C14 et le CO2 total émis par l’usine, on peut calculer la quantité de CO2 provenant de sources biogéniques.
Par conséquent, cette méthode fournira les chiffres les plus précis pour le reporting des émissions de CO2 biogénique.
Pour déterminer la part biogénique, le système AMESA-B extrait une partie des gaz de combustion dans des conditions proportionnelles au volume et le CO2 est échantillonné dans une cartouche adsorbante remplie d’ascarite ou de chaux sodée. Après la période d’échantillonnage, qui va de plusieurs heures à un mois, la cartouche est envoyée à un laboratoire de datation au carbone 14 pour déterminer la proportion des isotopes 14C et 12C dans le CO2.
Avec le résultat de l’analyse et les informations sur la proportion de 14C, il est possible de calculer la part de CO2 biogénique et la part de CO2 fossile émises ou la quantité d’énergie verte.
Le principe utilisé est une méthode standardisée conforme aux normes EN ISO 13833 et EN 15440.